Je rajouterais qu'une phase de poule est toujours piégeuse, même avec des équipes de moindre standing, et qu'il faut se sortir d'un mini-championnat inconfortable à souhait (pour lequel les équipes très "latines" ont tendance depuis toujours à se casser les dents...), sans non-plus se griller pour la suite de la compétition.
Je pense que ces ratatinages de grosses cylindrées précédemment championnes du monde en phase de poule (la France en 2002 , L'Italie en 2010 , l'Espagne en 2014 et l'Allemagne en 2018) , obéissent à une logique sportive , qui est la conséquence de 3 facteurs cumulés.
1) La fatigue .
Comme je l'ai écriT plus haut , les joueurs de ces équipes participent aux plus durs des championnats et souvent jouent plus de matchs que les autres joueurs parce que leurs équipes ont été engagées dans plusieurs compétitions . Ils arrivent obligatoirement plus fatigués par leurs saisons que les "petites équipes"' qui souvent ont eu beaucoup plus de temps pour se préparer , Par exemple pour cette dernière compétition , les joueurs de la Corée du Sud ont eu 3 mois de préparation !
Moins bonne préparation ,moins bon temps de récupération . Donc un pic de forme qui n'est pas optimal d'emblée , mais qui doit s'améliorer de match en match : c'est la fameuse "montée en puissance" comme ils disent.
Et cela s'est vu tout particulièrement dans le cas de Griezman , en totale méforme contre l'Australie pour son premier match , raison pour laquelle Didier Deschamps le fait sortir . Et dont la forme va aller crescendo , jusqu'à la finale où il sera l'homme du match .
2) Echec de la théorie "On prend les mêmes avec lesquels on a gagné et on recommence"
Et non ça ne marche pas comme ça , parce qu'entre temps 4 ans ou deux ans se sont passés , et on le sait en sport tout va très vite car en 4 ans les joueurs ne sont plus les mêmes. Et c'est l'erreur fatale qu'a commise l'entraîneur d'Allemagne et avant lui celui d'Espagne et encore avant Roger Lemerre.
Ces entraîneurs ont tous été champions avec des joueurs bien précis (dans le cas de Roger Lemerre , je parle de l'euro 2000) . ILs reprennent donc les mêmes (sauf les blessés et ceux qui ont prudemment raccroché entre-temps) , en pensant que ce qui avait marché la dernière fois ,remarcherait . Que les méformes constatées seraient passagères et que la compétition avançant la forme de jadis reviendrait ... Et puis comment pourraient-t'il se passer d'un joueur avec qui on a gagné la fois d'avant , même en petite forme?
Ces joueurs sont en somme "ses petits" et il ne peut pas ne pas les sélectionner. C'est très humain comme réaction.Et de l'autre côté les joueurs sélectionnés n'ont pas tous la sagesse de décliner la sélection , comme l'ont eu par exemple Laurent Blanc ou Didier Deschamps , voire Christian Karembeu prétendument blessé alors qu'il avait été étincelant l'année précédent la coupe du monde 2002 lors de la coupe des confédérations.
Et du coup on se retrouve avec des joueurs sur le déclin et donc une équipe sur le déclin . Mais bon c'est compréhensible , comment se passer d'un Ozil ou d'un Boateng en forme il y a encore deux saisons ,mais dont tous les observateurs disaient qu'ils étaient cramés . Et de même pour certains joueurs français présents lors de France Sénégal au mondial et qui n'avaient plus rien à faire là .
3) Et aussi sans doute un peu de "melonade" .
Oui parce que par exemple quand on est champion en titre voire double champion , la défaite contre un second couteau est inenvisageable . Sauf que comme écrit plus haut les petites équipes sont hyper bien préparées , ont des entraîneurs malins qui voient les faiblesses et les joueurs sur le déclin des adversaires et ce qu'ils devraient faire en conséquence . Et aussi ne sont pas uniquement composées de joueurs avec les pieds carrés .
Et on se retrouve avec des Allemagne Corée du Sud ou encore des France Sénégal qui ne se passent pas du tout comme prévus.
Pas une fatalité donc , mais plutôt une logique sportive ...Quand on prend l'adversaire de haut , que l'adversaire est malin et pas manchot du tout et qu'il est capable de faire une grosse performance le jour J, il arrive qu'on se gaufre en beauté!
C'est valable dans tous les sports. Avant le mondial , il y a eu par exemple la finale du top 14 Montpellier Castres qui en est aussi un exemple magistral .