Les irréductibles de Lost
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Nostalgie basket...

3 participants

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1Nostalgie basket... Empty Nostalgie basket... Lun 18 Juil 2016 - 4:45

Sudena

Sudena

Je suis un enfant de '98: c'est cette année-là que je me suis intéressé au sport. Mais cette année ne fut pas uniquement celle d'un deuxième Grand Chelem consécutif en rugby ou d'une Coupe du Monde de football extraordinaire: elle fut aussi une année inoubliable pour un sport que j'apprécie énormément (beaucoup plus que le handball) et qui a donné lieu à des moments intenses émotionnellement et sportivement... Sur ce topic je voudrais détailler (hors chronologie) certains de ses grands moments et rendre hommage aux géants qui ont grandi ce sport de géants, réservé à une élite physique mais aussi tactique. Des noms devenus légendaires comme Dino Meneghin, Drazen Petrovic, Magic Johnson, Bill Russell, Larry Bird, Michael Jordan, Denis Rodman, Arvidas Sabonis, John Stockton, Alain Gilles, Wilt Chamberlain, Manu Ginobili, Vlade Divac ou Scottie Pippen... Ca intéresse quelqu'un?..

2Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Lun 18 Juil 2016 - 7:54

Snow Globe

Snow Globe

Mais oui vas y , les inscrits et nos lecteurs non inscris viendrons et lirons !

On est pas prêt de fermer la boutique , et ça restera longtemps longtemps . Je ne peux pas dire pour l’éternité, mais presque lol !

3Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Lun 18 Juil 2016 - 13:23

Sudena

Sudena

Merci! Very Happy  Eh bien c'est parti...



1988-1990: le Grand Chamboulement

Séoul 1988. Les Etats-Unis arrivent en grands favoris aux jeux olympiques. Depuis le cataclysme de Munich en 1972 ils n'ont jamais perdu des J.O. auxquels ils ont participé. Certes les alertes se sont quelque-peu multipliées depuis quelques années: le basket européen progresse, affirme son style, et les universitaires que les américains se permettent et se contentent d'envoyer commencent à éprouver de plus en plus de difficultés. Mais l'Amérique se gausse, se rit des prophètes qui prédisent sa chute: à Madrid deux ans plus tôt cette bande de gamins à retrouvé son rang en remportant les mondiaux. Et qu'importe si les sceptiques ont bavé des inepties du genre "Sauvés par le gong...", "Adversaires très diminués par les blessures", "Faiblesses dans le shoot extérieur": l'Amérique envoie sa bande de jeunes dans l'ombre de la NBA et du duel Magic/Bird, persuadée que rien ne peut lui arriver. La chute n'en est que plus dûre: les Américains sont laminés sans discussion par les soviétiques en demi-finale, soviétiques qui remportent grâce à leur puissance la finale face à la Yougoslavie. Les questions deviennent alors furieusement d'actualité: l'Amérique a perdu et ce n'est pas cette fois-ci un miracle de dernière seconde mais une défaite en bonne et due forme après un parcours ressemblant à une longue agonie. Pire! les soviétiques ne sont que l'ombre de la gigantesque équipe du début de la décennie et les voix reviennent: "Si l'URSS avait envoyé une délégation à Los Angeles vous auriez été déroutés chez vous!". Et cette fois-ci plus personne ne juge inepte cette affirmation...
Il reste une chance aux américains: les mondiaux de Turin. Avec une Union Soviétique privée de ses baltes et qui s'aprête à exploser politiquement les américains ont-ils encore assez de marge? Cette fois l'excès de confiance n'est pas en cause: c'est la qualité pure du basket européen qui éclate à la tête des américains: la toute jeune équipe yougoslave élimine à plate couture les américains en demi-finale et a raison de l'Espagne en finale. La Yougoslavie a encore un vivier exceptionnel dans ses clubs et elle commence à-peine à prendre conscience de son fabuleux potentiel: dans deux ans aux Jeux Olympiques de Barcelone elle risque de tout défoncer sur son passage! Les américains ont compris: envoyer les universitaires ne suffit plus désormais: pour gagner il faut envoyer LA grande équipe! Mais les observateurs n'ont encore qu'une vague idée du vivier et du potentiel exceptionnel de cette équipe de Yougoslavie: aux côtés de Drazen Petrovic, de Jurcic Zdovc ou de Dino Radja des surdoués piaffent déjà dans l'antichambre de la gloire...

Il reste deux ans. Deux ans pour préparer le plus grand match de basket de tous les temps! Etats-Unis-Yougoslavie: l'affiche fait fantasmer tous les esthètes et les passionnés. On ne sait pas par quelles émotions nous allons passer des deux côtés (avec un championnat d'Europe à la clef): les deux ans qui vont suivre vont faire atteindre des sommets de désir et de drames mêlés...

4Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Dim 24 Juil 2016 - 0:24

Sudena

Sudena

1991: le destin de Magic

10 novembre 1991: la presse américaine s'interroge de cette soudaine conférence à elle accordée par Magic Johnson. Que se passe-t-il? De quoi la star des Lakers désire-t-il parler? L'Amérique l'ignore encore mais elle s'apprête à vivre l'un des plus grands cataclysmes médiatiques de son histoire... Dans les coulisses certains connaissent déjà la nouvelle qui va ébranler la planète Basket: ses deux grands rivaux sportifs (pour qui il éprouve un immense et réciproque respect), Michael Jordan et Larry Bird, ne regarderont pas la télé: la nouvelle est encore trop récente et il leur faut l'encaisser... Le sourire est là, comme d'habitude: la maitrise de la communication est totale. Mais la nouvelle fait l'effet d'une bombe atomique: Magic Johnson annonce qu'il est atteint du virus HIV et qu'il quitte la NBA. Il précise qu'il n'a pas un sida déclaré mais qu'il est séropositif. Cette annonce bouleverse le monde entier, bien au-delà des parquets de la NBA: cette maladie revêt un visage de plus en plus humain et elle n'épargne personne, pas même Magic Johnson!
L'abattement est général: Magic Johnson est l'un des plus grands basketeurs de l'histoire: son style spectaculaire, la pléiade de stars qui l'entourent et jouent pour lui dans l'équipe des Lakers (équipe clairement revendiquée comme celle d'Hollywood), même s'ils sont en déclin depuis quelques temps, les duels des spécialistes pour savoir s'il est oui ou non le plus grand basketeur de tous les temps... Tout celà revient à la gueule de tout le monde, tout ce monde qui attendait la réunion des géants à Barcelone sous l'étendard étoilé... Comment oublier le duel Lakers/Celtics, le duel Magic/Bird des années '80? Certes aujourd'hui les Celtics se sont effondrés (la concurrence il est vrai est souvent plus farouche à l'est...) mais Larry est toujours, pour certains, le meilleur. Jordan, lui, vient de remporter son premier titre et s'apprête à continuer sur sa lancée...
Cependant quelques mois après la rumeur commence à courir: Magic Johnson serait en train de reprendre discrètement le chemin des parquets!.. La saison a pourtant redémarré sans lui et la ligue est dominée par les Trailblazers de Portland de Clyde Drexler. A l'est Chicago, tenant du titre, mène la barque. Mais Magic pense de plus en plus haut pouvoir revenir et, pouquoi pas, participer au All Star Game?.. La ligue flaire le méga-coup médiatique, mais cet espoir ne fait pas l'unanimité: Charles Barkley en particulier dénonce une absurdité sportive (Magic n'a pas joué un mach) et un risque sanitaire: il s'oppose carrément, en raison des risques de contaminations, à ce que Magic puisse seulement prétendre faire partie de la sélection américaine des prochains jeux olympiques!.. Mais Barkley traine derrière lui une réputation de grande gueule énervante (même si personne ne conteste son immense talent): ses déclarations ne serviront qu'à amplifier l'événement: Magic participera au All Star Game!
La suite? A la fin du match le patron de la NBA dira: "Vous êtes le MVP de ce match et l'homme le plus courageux que je connaisse." Est-il besoin de dire à qui cette phrase fut adressée?.. Magic, sans compétition depuis ds mois, ne s'est pas ontenté de jouer ce match de gala: il l'a écrasé! il ramené tous les autres au rang d'apprenti! Un conte de fée comme seuls les américains peuvent nous les donner!.. C'était désormais définitif: Magic IRAIT à Barcelone

5Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Mar 26 Juil 2016 - 8:24

Sunil

Sunil
Administrateur

Quelle culture sportive, Sudena ! Chapeau ! et continue !!!

http://lost-forever.forumactif.org

6Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Mar 26 Juil 2016 - 23:32

Sudena

Sudena

Droit au cœur, Sunil (je sais: je pastiche le maréchal Ney, mais il y a pire, non?.. Wink ) Embarassed Embarassed . Je continue donc...



1991: la mort d'une équipe


26 juin 1991, Rome. La France s'apprête à jouer la demi-finale du championnat d'Europe décisif, celui qui va déterminer la hiérarchie du basket européen à un an des J.O. de Barcelone. La hiérarchie? les Bleus n'ont aucune illusion ni aucun espoir de ce côté: la question n'est pas de savoir SI ils vont perdre mais COMMENT. Car leurs adversaires sont tout simplement la meilleure équipe de l'histoire du basket européen, et ils sont très jeunes! et ils jouent sans leur star!
Depuis son triomphe mondial un an plus tôt, la Yougoslavie a encore progressé à la vitesse du vent: le potentiel de cette équipe défie les normes: à l'intérieur Divac, Savic, Radja sont des contreurs et des rebondeurs sans point faible, et souples! et agiles au lancer franc! A l'extérieur on touche au génie pur: le jeune Toni Kukoc est le meilleur homme de la compétition, et à ses côtés Paspajl et Komasec enchainent les points, l'agilité extérieure de Perasocvic est supérieure à celle des américains, le placement défensif de Zdovc et la vista de Djordjevic complètent le tableau (avec, vous l'aurez compris, un banc de rêve). Et dans cet ensemble il manque la star incontestée: Drazen Petrovic, qui se repose d'une saison NBA fatigante dans laquelle il a encore progressé physiquement (il est le premier européen à avoir franchi ce pas et à avoir acquis ce statut de star outre-Atlantique: beaucoup d'autres suivront...). Mais bien loin de Rome les dés roulent et cette équipe de rêve avance en toute ignorance, remplie de panache, vers sa mort...

La Croatie et la Slovénie décident de faire sécession et de se séparer de la Yougoslavie. Le lendemain Ljubljana est bombardée: la guerre a commencé. Entre eux les joueurs yougoslaves en rigolent encore, plaisantent, totalement inconscients de la gravité de la situation. Seulement arrivent vite les ordres: les joueurs slovènes sont interdits de porter le maillot de l'équipe de Yougoslavie! Mais qui est slovène dans l'équipe? A vrai dire personne ne le sait réellement, mais des preuves tangibles existent comme par exemple le fait que Jurcic Zdovc ait joué toute sa carrière à Ljubljana... Par prudence il est écarté du groupe: la fin commence...
Les yougoslaves massacrent la France en demi-finale, deux jours plus tard ils se jouent de l'Italie (88-73) et remportent le titre, sans jamais avoir semblé forcer leur talent: personne ne connait les limites de cette équipe! personne ne sait jusqu'où elle est capable d'aller, a-forciori avec un an d'expérience en plus et la présence de Drazen Pertrovic!... Mais bien que sur le podium les joueurs brandissent le poing et crient "Jugoslavja!.. Jugoslavja!.." en dédiant leur victoire à leur coéquipier Jurcic Zdovc, l'impression se répand comme un poison chez tous les amoureux du jeu: c'est la dernière fois que ces joueurs jouent ensemble...
La terrible guerre civile les conduira à l'exil, tous, et nous mesurerons l'immense gâchis un an plus tard, lorsque nous nous demanderons ce que la Yougoslavie aurait pu donner comme réplique à cette Amérique des stars, cette Dream Team dont nous allons maintenant évoquer la gloire... Le plus beau match de basket de tous les temps n'aura jamais lieu: la Yougoslavie est morte sur sa route, fauchée en pleine lumière par des événements dont aucun joueur n'était responsable: quel gâchis!..

7Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Jeu 29 Sep 2016 - 23:14

Sudena

Sudena

1992: la Dream Team déferle à Barcelone










Ils étaient douze. Douze hommes qui ont sauté sur les Jeux Olympiques de Barcelone et qui ont donné un spectacle digne de ce qu'ils étaient: des extraterrestres... Sur ces douze joueurs, un seul était universitaire: Christian Laettner (et il se montra le plus agile aux lancers francs). Les autres? Les voici:
-John Stockton, le meneur de jeu génial des Jazz d'Utah (blessé au début de la compétition, il ne revint que par intermittence lors des derniers matchs: qu'est-ce que ça aurait donné sinon...)
-son coéquipier aux Jazz, le costaud et précis Karl Malone
-le pivot des Spurs de San Antonio, David Robinson
-Charles Barkley, la star des Suns de Phoenix: massif, fort en gueule, showman et boute en train de l'équipe dont il terminera meilleur marqueur
-Patrick Ewing: le pivot des Knicks de New York: un monstre physique, as des contres
-Clyde Drexler, meneur de jeu des Trailblaizers de Portland, aussi bien marqueur que passeur
-Chris Mullin, grand dadais pivot des Warriors de Golden State, roi du placement au rebond
-Scottie Pippen des Bulls de Chicago: joueur le plus complet de l'histoire de ce sport, meilleur défenseur de tous les temps, il se découvrit dans cette compétition des talents de passeur
Et on en arrive aux trois méga-stars: ceux pour qui les foules se sont déplacées et qui ont ravi à chacune de leurs apparitions:
-la star de ces J.O., polyvalent et inimitable: Michael Jordan, des Bulls de Chicago
-le co-capitaine, passeur de génie, adepte du show et des paillettes, star des Lakers de Los Angeles: Magic Johnson
-l'autre co-capitaine, u style hyper-personnel, moins showman mais presque plus "classieux": le génial Larry Bird, des Celtics de Boston
Une seule surprise: l'absence d'Isiah Thomas, le meneur des Pistons de Detroit. Il ne fut pas sélectionné car, capitaine de la fameuse équipe des "Bad Boys" il s'était mis à dos la moitié de la NBA: personne ne voulait jouer avec lui et Magic Johnson (pourtant son ami) s'opposa à sa sélection: l'ambiance eut été trop tendue...




Cette équipe déferla sur les parquets et planta des tôles à tout le monde: les adversaires furent tous massacrés, ravagés, laminés, ridiculisés. Le premier match est l'un des plus symboliques: la Dream Team écrasa l'Angola 116 à 48 et quelle beauté à voir mas amis, quelle beauté! Le deuxième match est LE rendez-vous du premier tour pour les Américains: la Croatie qui rassemble comparativement le plus de talent de la défunte Yougoslavie. La leçon est dure pour les européens: Toni Kukoc est totalement écrasé par Scottie Pippen qui ne le laisse jamais en paix, Dino Radja dégoupille complètement: la Dream Team montre sa domination dans le domaine où PERSONNE ne peut la concurrencer: la défense. Seul Drazen Petrovic surnage, sans empêcher la déroute. Pire! les Américains ne sont pas en forme et commettent plusieurs maladresses en attaque (en particulier Bird, qui passe totalement à-côté de son shoot [la chose est tellement rare qu'elle ne peut qu'être soulignée]). Le résultat? 103 à 70 sans jamais forcer... L'Allemagne, écrasée 111 à 68 malgré l'absence de Magic, n'a jamais essayé de lutter. Le Brésil si (qui réalisa un excellent début de match), l'Espagne aussi: sans résultat. Le premier fut laminé 127 à 83, la seconde 122 à 81 (rappelons que, contrairement à la NBA, les matchs internationaux ne durent que quarante minutes...).
Porto-Rico, en quarts de finale, réussit à revenir en milieu de première mi-temps mais craqua rapidement, comme prévu (115 à 77).
Le meilleur match de la Dream Team fut peut-être le demi-finale: l'impression de toute-puissance, de perfection absolue dans tous les secteurs, nous eûmes ça de bout en bout face à la Lituanie de Sabonis pour un score final de 127 à 73: du génie!
Et en finale les Américains retrouvèrent...les Croates! La Croatie, cette fois-ci, joua à son niveau et même plus: Dino Radja, Drazen Petrovic, Toni Kukoc, firent montre de tout leur talent, enchaînant les paniers et les combinaisons léchées, pas même déstabilisés par le début de match en trombe de leurs adversaires: ils menaient 25 à 23 à la dixième minute! Alors les Américains augmentèrent la cadence, dans un crescendo diabolique: les points s'accumulèrent, l'écart aussi, et au final la Croatie, avec ses stars en pleine forme, s'inclina 117 à 85: une branlée hallucinante qui consacra la plus grande équipe de tous les temps.
Car avec la Dream Team le basket était entré dans une autre dimension: celle d 'un jeu de spectacle permanent où TOUT est beau, où l'absence de suspense est plus que compensée par la certitude que l'action d'après nous émerveillera et nous fers découvrir un mouvement dont on n'avait pas idée dans nos rêves les plus fous!..


Mieux encore! Cette équipe fit l'unanimité PARTOUT aussi bien sur que hors du terrain: les joueurs furent toujours disponibles pour les spectateurs, respectèrent toujours leurs adversaires et jouèrent le jeu jusqu'au bout. Pour tout cela messieurs, vos grandeurs majestueuses, vos divines grâces, je vous salue et vous dis à tout jamais MERCI!

8Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Sam 26 Nov 2016 - 2:03

Sudena

Sudena

1991: la chute de Detroit 


Y eut-il équipe plus admirée, plus vénérée, plus remerciée que celle de Chicago au début des années '90? Il faut dire que depuis plusieurs années la NBA est dominée par un homme: Michael Jordan. Mais les Bulls n'ont jamais réussi à se sortir des playoffs de la Conférence Est, dominée jusqu'alors par une équipe fameuse: les Pistons de Detroit. Cette équipe menée par Isiah Thomas a un surnom resté dans l'Histoire tant il reflétait bien son état d'esprit: les "Bad Boys". Pratiquant une défense individuelle stricte, usant et abusant de la provocation verbale comme physique, les Pistons sont des bêtes de phases finales. De plus en plus mal entouré, Larry Bird ne parvient plus à sauver à lui tout seul les Celtics, et les Bulls de Chicago (dont Jordan) craquent aux moments décisifs. Depuis trois ans Detroit domine la Conférence Est, et est double tenant du titre (et pas que d'un peu: ils ont perdu la finale de 1988 face aux Lakers en sept matchs, et depuis ils ont un ratio de huit victoires pour une seule défaite en deux finales [dont un sweep mémorable infligé aux Lakers de Magic Johnson en 1989]). Les esthètes hurlent, révoltés par les méthodes de gangsters utilisées par Isiah Thomas et ses copains (dont le fantasque Dennis Rodman), mais les résultats plaident pour eux. En 1991, les Bulls dominent enfin la saison régulière, Bird et ses copains arrivent juste derrière, mais Detroit croit encore en son étoile... A l'ouest les Lakers réussissent à s'imposer en playoffs, battant Portland en finale (4 à 2) malgré le désavantage du terrain. Mais à l'est la bataille se joue: les Celtics de Larry Bird, au deuxième tour, ont l'avantage du terrain fance aux Pistons, mais malgré une série grandiose de Bird et un suspense haletant, Detroit s'impose en six matchs (dont un sixième après prolongations): une nouvelle fois les Bad Boys sont en finale de conférence. Face à eux, Chicago. L'année précédente, Detroit avait réussi à s'imposer en sept matchs, mais cette fois-ci les Bulls ne prennent pas simplement leur revanche: ils punissent proprement les Pistons 4 victoires à 0 et mettent brutalement fin à leur règne. La NBA est libérée!

La finale est l'affiche rêvée depuis des années: les Bulls de Chicago (qui ont l'avantage du terrain) face aux Lakers de Los Angeles. Jordan face à Johnson! Cette finale sera encensée par la suite, considérée comme le retour du beau jeu: elle a effectivement bénéficié de l'engouement suscité par la chute des Pistons et elle fut effectivement agréable et animée et offensive. Pour autant on a vu (beaucoup) mieux par la suite du règne de Chicago.... A l'United Center, lors du match 1, Jordan et Pippen font une prestation grandiose, mais leurs coéquipiers, paralysés par l'enjeu, ne suivent pas et les Lakers s'imposent de justesse (93-91). La sévère revanche du match 2 (107-87) annonce un match 3 décisif... Pour leur retour à Los Angeles, les Lakers n'ont pas le droit à l'erreur: ils prennent l'avantage dans le troisième quart-temps mais Chicago, mené par un Jordan plus déterminé que jamais, revient dans le dernier, arrache la prolongation sur un tir désespéré de MJ à la dernière seconde, et s'impose finalement 104 à 96: le glas sonne pour Los Angeles. Malgré un pivot immobile et médiocre (Horace Grant), les Bulls sont meilleurs et commencent à dominer au rebond, de la même façon qu'ils dominent le jeu rapide... Le match 4 se termine sur une nette victoire (97-82) de Chicago qui n'est plus qu'à une manche de la consécration. Les Lakers vont-ils pouvoir arracher une suite, ne pas perdre trois fois consécutivement à domicile? Dans le match 5 ils mettent la pression sur Jordan, mais ils se heurtent à un autre génie de ce jeu: Scottie Pippen, qui prend sur lui le score et le rebond pour contenir la furia californienne, avant de laisser le meneur Bill Paxson terminer le travail dans le dernier quarts-temps. La prestation phénoménale de Magic Johnon (vingt passes décisives) ne suffit pas: Chicago gagne 108-101 et s'impose 4 victoires à 1. Michael Jordan est champion NBA! Une nouvelle ère commence...

Respectons néanmoins les résultats exceptionnels des Bad Boys de Detroit. Aussi dure fut leur chute, aussi impopulaires furent-ils, ils n'ont pas moins marqué la NBA et le basket de leur empreinte avec des résultats sensationnels pour une équipe dénuée de la moindre star...

9Nostalgie basket... Empty Re: Nostalgie basket... Lun 19 Juin 2017 - 23:27

Sudena

Sudena

1992: Chicago au sommet





La NBA embarque dans cette saison '91-'92 en sachant parfaitement que les places pour la Dream Team se gagnent... A l'ouest Portland se détache rapidement, avec les seuls Jazz d'Utah de Malone et Stockton pour concurrents... Ca chauffe comme d'habitude plus à l'est mais Chicago fait la meilleure saison de son histoire et se place en favori pour les playoffs... Dans ceux-cis ils vont connaître pourtant les pires difficultés pour se défaire des Knicks de New-York qu'ils affrontent au deuxième tour. Les Knicks ont un basket fort en bras et en gueules, ils sont coachés par Pat Riley, adepte du jeu "gros bras", et possèdent des pivots dominants qui manquent singulièrement à Chicago, avec en premier lieu leur pivot Patrick Ewing. Les Knicks gagnent le premier match à Chicago, les Bulls répliquent en remportant le troisième à New-York, et il faut aller jusqu'au septième match pour que Jordan et ses copains se sortent du piège... Dans le même temps, Larry Bird dispute son dernier combat: encore une fois titanesque, il pousse les Cavaliers de Cleveland jusqu'au bout de leurs forces mais les Celtics s'inclinent en fin de compte: Larry n'a plus qu'une dernière médaille d'or à aller chercher, sous le maillot national... En finale de conférence Cleveland fait encore des siennes en allant gagner le match 2 à l'United Center mais Jordan, à qui cette équipe réussit bien, a tôt fait de remettre les pendules à l'heure et les Bulls s'imposent en six matchs. A l'ouest la bataille est moins rude mais tout aussi spectaculaire, et les Trailblaizers de Portland, au jeu "haut" et spectaculaire, confirment leur statut de favoris, battant les Jazz en finale 4 victoires à 2: Malone et Stockton devront encore patienter...

La finale!.. Elle était annoncée belle et spectaculaire entre deux équipes connues pour leur jeu agréable et offensif. On ne savait pas à quel point on serait servis... Ce fut à un moment d'anthologie que nous assistâmes! Le match 1, à Chicago, fut peut-être le plus parfait qu'aient jamais joués le Bulls (du moins à cette époque): après un début de match tonitruant des Blaizers qui eurent huit points d'avance en premier quart-temps Jordan enchaîna huit paniers à trois points consécutifs! Trente cinq points en une mi-temps (la première), record toujours d'actualité, trente neuf à l'arrivée, et un troisième quart-temps où l'omniscience des Bulls sembla totale. Pippen ne fut pas en reste, qui marqua vingt quatre points et prit neuf rebonds, et malgré des Blaizers jamais résignés le score final fut à ce point hallucinant: 122 à 89 pour Chicago. Match 2: pouvait-on faire mieux? Oh que oui on pouvait, et Portland, bien décidé à gagner à l'extérieur, prit les affaires en mains, dans un maelström de jeu ahurissant de part et d'autres. Les Blaizers menaient de neuf points à la mi-temps, puis Chicago se réveilla, passa devant, mena de onze points à quatre minutes de la fin, et Clyde Drexler, la star des Blazers qui avait marqué vingt six points, sortit pour six fautes. C'était plié... Eh bien non! Car un joueur sortit de l'ombre à la surprise générale et s'avéra être le sauveur des Blaizers: l'ancien des Celtics de Boston, Danny Ainge qui enaîna les paniers à trois points, permit aux Blazers de décrocher le prolongation dans laquelle il fut une nouvelle fois décisif: victoire 115 à 104 et égalisation. Direction le Memorial Coliseum et le match 3 qui vit un premier quart-temps de feu et de flammes, les Bulls menant de huit points...et puis plof! Tout s'arrêta: le jeu, les joueurs, le rythme, et le match se termina dans un ennui total, mais avec néanmoins une victoire 94-84 de Chicago qui repris l'avantage et réussit le gros coup de gagner à l'extérieur après une défaite à domicile... Le rythme change radicalement et le bonheur revient au galop lors du match 4. Ce match est l'un des plus savoureux à regarder, avec un début de match tonitruant des Bulls qui font le break sans même que les Blaizers aient compris ce qui se passait... Et puis tout doucement ça revient, ça grignote, ça regagne la mi-temps avec juste trois points de retard... Et ça repart de plus belle en troisième quart-temps, avec des Bulls qui font un nouveau break et des Blazers qui reviennent une nouvelle fois au score. Jordan est en forme, Drexler aussi qui prend lentement mais sûrement le pouvoir, aidé par un Danny Ainge encore décisif. Et comme à l'intérieur Portland commence à dominer le résultat s'impose comme une évidence: les Blazers égalisent à deux victoires partout en s'imposant 93-88. Match 5. Que dire de ce match sinon qu'il est le plus extraordinaire mariage entre le basket et l'aviation que j'aie jamais vu?.. Ca vole de partout! Des dunks en veux-tu en voilà, un ballon qui semble ne jamais toucher terre, des alley-ups du feu de dieu, des claquettes d'apesanteur! Ce spectacle permanent offert par les deux équipes fait totalement oublier que du suspense...il n'y en a pas véritablement eu: quarante six points de Jordan, vingt quatre points, onze rebonds et neuf passes pour Pippen, contre certes trente points pour Drexler mais qui ne put pas rattraper à lui tout seul un premier quart-temps en coup de massue et des Bulls irrésistibles. Chicago s'imposa 119 à 106: il avait gagné deux fois à l'extérieur, restait à conclure à l'United Center... Mais Portland n'en voulait pas de cette fin-là! Drexler et Kersey marquèrent vingt quatre point dans le match 6, les Blazers menaient de quinze points après trois quart-temps dans un match une nouvelle fois sublime à voir (et pas "fou-fou": cette finale eut cette particularité de se "resserrer" à la fin de chaque matchs, montrant que les deux équipes étaient bien conscientes de l'enjeu...), et puis Chicago sortit de sa torpeur: Jordan marqua trente trois points, Pippen mit les Blazers proprement sous l'étouffoir en défense, B.J. Armstrong et John Paxon enchaînèrent les tirs extérieurs décisifs, et les Bulls s'imposèrent 97-93, rempotant ainsi 4 victoires à 2 cette finale sublime, dont seuls les trois derniers quart-temps du match 3 avaient été décevants. Mais coup de chapeau aux deux équipes! On attendait tellement de cette finale que la déception était "écrite", et bang! Non-seulement nos attentes furent satisfaites, mais côtoyèrent nos plus beaux rêves! Le seul regret est que désormais ce monument est occulté par la seule performance de Jordan dans la première mi-temps du match 1: il serait peut-être temps de nous souvenir du reste car elle fut, de loin, la plus relevée de la première partie de l'ère Jordan (bien meilleure que celle de '93 sur laquelle nous allons revenir sous peu)...

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